Monday, December 3, 2012

Les 3 Portes de la Sagesse

Un Roi avait pour fils unique un jeune Prince 
    courageux, habile et intelligent. Pour parfaire 
    son apprentissage de la Vie, il l'envoya auprès 
    d'un Vieux Sage.
    
      "Eclaire-moi sur le Sentier de la Vie", demanda 
    le Prince.
      
      "Mes paroles s'évanouiront comme les traces 
    de tes pas dans le sable, répondit le Sage. Cependant 
    je veux bien te donner quelques indications. Sur ta 
    route, tu trouveras 3 portes. Lis les préceptes 
    indiqués sur chacune d'entre elles. Un besoin 
    irrésistible te poussera à les suivre. Ne cherche 
    pas à t'en détourner, car tu serais condamné à 
    revivre sans cesse ce que tu aurais fui. Je ne puis 
    t'en dire plus. Tu dois éprouver tout cela dans 
    ton coeur et dans ta chair. Va, maintenant. Suis 
    cette route, droit devant toi."
    
      Le Vieux Sage disparut et le Prince s'engagea 
    sur le Chemin de la Vie.
    
      Il se trouva bientôt face à une grande porte sur 
    laquelle on pouvait lire "CHANGE LE MONDE".
    
      "C'était bien là mon intention, pensa le Prince, 
    car si certaines choses me plaisent dans ce monde, 
    d'autres ne me conviennent pas." Et il entama son 
    premier combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur 
    le poussèrent à se confronter au monde, à entreprendre, 
    à conquérir, à modeler la réalité selon son désir. 
    Il y trouva le plaisir et l'ivresse du conquérant, 
    mais pas l'apaisement du coeur. Il réussit à changer 
    certaines choses mais beaucoup d'autres lui résistèrent. 
    Bien des années passèrent.
    
      Un jour il rencontra le Vieux Sage qui lui demande : 
    "Qu'as-tu appris sur le chemin ?" "J'ai appris, 
    répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon 
    pouvoir et ce qui m'échappe, ce qui dépend de moi 
    et ce qui n'en dépend pas". "C'est bien, dit le 
    Vieil Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce 
    qui est en ton pouvoir. Oublie ce qui échappe à 
    ton emprise." Et il disparut.
    
      Peu après, le Prince se trouva face à une seconde 
    porte. On pouvait y lire "CHANGE LES AUTRES".
    "C'était bien là mon intention, pensa-t-il.  
    Les autres sont source de plaisir, de joie et 
    de satisfaction mais aussi de douleur, d'amertume 
    et de frustration." Et il s'insurgea contre tout 
    ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez 
    ses semblables. Il chercha à infléchir leur 
    caractère et à extirper leurs défauts. 
    Ce fut là son deuxième combat. 
    Bien des années passèrent.
    
      Un jour, alors qu'il méditait sur l'utilité 
    de ses tentatives de changer les autres, il croisa 
    le Vieux Sage qui lui demanda : "Qu'as-tu appris 
    sur le chemin ?" "J'ai appris, répondit le Prince, 
    que les autres ne sont pas la cause ou la source 
    de mes joies et de mes peines, de mes satisfactions
    et de mes déboires. Ils n'en sont que le 
    révélateur ou l'occasion. C'est en moi que 
    prennent racine toutes ces choses." "Tu as raison, 
    dit le Sage. Par ce qu'ils réveillent en toi, 
    les autres te révèlent à toi-même. Soit 
    reconnaissant envers ceux qui font vibrer en 
    toi joie et plaisir. Mais sois-le aussi envers 
    ceux qui font naître en toi souffrance ou 
    frustration, car à travers eux la Vie t'enseigne 
    ce qui te reste à apprendre et le chemin que tu 
    dois encore parcourir." Et le Vieil Homme disparut.
    
      Peu après, le Prince arriva devant une porte 
    où figuraient ces mots "CHANGE-TOI TOI-MEME".
    "Si je suis moi-même la cause de mes problèmes, 
    c'est bien ce qui me reste à faire," se dit-il. 
    Et il entama son 3ème combat. Il chercha 
    à infléchir son caractère, à combattre ses 
    imperfections, à supprimer ses défauts, à changer 
    tout ce qui ne lui plaisait pas en lui, tout 
    ce qui ne correspondait pas à son idéal. 
    Après bien des années de ce combat où il connut 
    quelque succès mais aussi des échecs et des 
    résistances, le Prince rencontra le Sage qui lui 
    demanda : 
    
      Qu'as-tu appris sur le chemin ?" 
    
      "J'ai appris, répondit le Prince, qu'il y a en 
    nous des choses qu'on peut améliorer, d'autres 
    qui nous résistent et qu'on n'arrive pas à 
    briser." 
    
      "C'est bien," dit le Sage. 
    
      "Oui, poursuivit le Prince, mais je commence à 
    être las de ma battre contre tout, contre tous, 
    contre moi-même. Cela ne finira-t-il jamais ? 
    Quand trouverai-je le repos ? J'ai envie de 
    cesser le combat, de renoncer, de tout abandonner, 
    de lâcher prise." "C'est justement ton prochain 
    apprentissage, dit le Vieux Sage. Mais avant 
    d'aller plus loin, retourne-toi et contemple 
    le chemin parcouru." Et il disparut.
    
      Regardant en arrière, le Prince vit dans le 
    lointain la 3ème porte et s'aperçut qu'elle 
    portait sur sa face arrière une inscription qui disait
    
          "ACCEPTE-TOI TOI-MEME."
    
      Le Prince s'étonna de ne point avoir vu cette 
    inscription lorsqu'il avait franchi la porte la 
    première fois, dans l'autre sens. "Quand on combat 
    on devient aveugle, se dit-il." Il vit aussi, 
    gisant sur le sol, éparpillé autour de lui, 
    tout ce qu'il avait rejeté et combattu en lui : 
    ses défauts, ses ombres, ses peurs, ses limites, 
    tous ses vieux démons. Il apprit alors à les 
    reconnaître, à les accepter, à les aimer.  
    Il apprit à s'aimer lui-même sans plus se comparer, 
    se juger, se blâmer.
    Il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda : 
    
      "Qu'as-tu appris sur le chemin ?" 
    
      "J'ai appris, répondit le Prince, que détester 
    ou refuser une partie de moi, c'est me condamner 
    à ne jamais être en accord avec moi-même. 
    J'ai appris à m'accepter moi-même, totalement, 
    inconditionnellement." 
    
      "C'est bien, dit le Vieil Homme, c'est la première 
    Sagesse. Maintenant tu peux repasser la 3ème 
    porte."
    
      A peine arrivé de l'autre côté, le Prince 
    aperçut au loin la face arrière de la seconde 
    porte et y lut
    
          "ACCEPTE LES AUTRES".
    
      Tout autour de lui il reconnut les personnes 
    qu'il avait côtoyées dans sa vie ; celles qu'il 
    avait aimées comme celles qu'il avait détestées. 
    Celles qu'il avait soutenues et celles qu'il avait 
    combattues. Mais à sa grande surprise, il était
    maintenant incapable de voir leurs imperfections, 
    leurs défauts, ce qui autrefois l'avait tellement 
    gêné et contre quoi il s'était battu.
    
      Il rencontra à nouveau le Vieux Sage. "Qu'as-tu 
    appris sur le chemin ?" demanda ce dernier.  
    J'ai appris, répondit le Prince, qu'en étant en 
    accord avec moi-même, je n'avais plus rien à 
    reprocher aux autres, plus rien à craindre d'eux. 
    J'ai appris à accepter et à aimer les autres 
    totalement, inconditionnellement." "C'est bien," 
    dit le Vieux Sage. C'est la seconde Sagesse. 
    Tu peux franchir à nouveau la deuxième porte.
    
      Arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut la 
    face arrière de la première porte et y lut 
    
          "ACCEPTE LE MONDE".
    
      Curieux, se dit-il, que je n'aie pas vu cette 
    inscription la première fois. Il regarda autour 
    de lui et reconnut ce monde qu'il avait cherché à 
    conquérir, à transformer, à changer. Il fut frappé 
    par l'éclat et la beauté de toute chose. Par leur 
    perfection. C'était pourtant le même monde 
    qu'autrefois. Etait-ce le monde qui avait changé 
    ou son regard ?
    Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda.  
    
      "Qu'as-tu appris sur le chemin ?" 
    
      "J'ai appris, dit le Prince, que le monde 
    est le miroir de mon âme. Que mon âme ne voit 
    pas le monde, elle se voit dans le monde. 
    Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai. 
    Quand elle est accablée, le monde lui semble 
    triste. Le monde, lui, n'est ni triste ni gai. 
    Il est là ; il existe ; c'est tout. Ce n'était 
    pas le monde qui me troublait, mais l'idée que 
    je m'en faisais. J'ai appris à accepter sans 
    le juger, totalement, inconditionnellement."
    
      C'est la 3ème Sagesse, dit le Vieil Homme. 
    Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec 
    les autres et avec le Monde." Un profond sentiment 
    de paix, de sérénité, de plénitude envahit le 
    Prince. Le Silence l'habita. "Tu es prêt, 
    maintenant, à franchir le dernier Seuil, dit 
    le Vieux Sage, celui du passage du silence de 
    la plénitude à la Plénitude du Silence". 
    
      Et le Vieil Homme disparut.
    
    
    Texte de Charles Brulhart, Décembre 1995
  "Vous pouvez utiliser librement ce document, 
  à condition de ne pas le modifier et de 
  mentionner sa source : http://www.metafora.ch 
  et le nom de son auteur : Charles Brulhart."
  

3 comments:

JAYSHREE (Jignasa) said...

La lentille de contact

Marlène et moi adorons les randonnées
en montagne.
Le mois dernier, nous sommes partis
avec un couple d'amis pour 8h de marche
dans la fameuse vallée d'Ordessa dans
les Pyrénées.

Certains passages sont plutôt
délicats. A un moment donné, nous avons
dû sortir les cordes pour assurer notre
ascension le long d'une roche à 80°.
Marlène était arrivée au sommet et
reprenait son souffle quand soudain, un
mouvement sec dans la corde, fit sauter
un des mousquetons qui alla frapper
l'oil de ma femme... Elle en perdit sa
lentille de contact !

Sans cette aide oculaire, Marlène n'y
voit presque rien. Or, à quelques
centaines de mètres de haut, cette
cécité est vite devenue un problème.

Naturellement, elle n'a même pas
cherché à retrouver la lentille. Peu à
peu, l'agacement a laissé place à la
panique.

Notre ami, arrivé au sommet, a
examiné l'oil de Marlène et les plis de
ses vêtements pour voir si la lentille
n'y était pas cachée. Peine perdue !
Ils se sont assis pour nous attendre.
Il n'y avait rien à faire.

Pendant ce temps, un autre groupe de
randonneurs était arrivé au pied de la
montagne. Au moment où ils débutaient
leur ascension, nous avons entendu l'un
d'eux crier :
"Eh, vous là haut ! Vous n'auriez pas
perdu une lentille de contact par
hasard ?"

Savez-vous comment l'alpiniste a
repéré la lentille de ma femme ? Une
grosse fourmi se déplaçait dans les
anfractuosités de la roche avec, sur
son dos, l'objet tant convoité, qui
réfléchissait la lumière du soleil. Un
hasard heureux qui a permis à Marlène
de retrouver une vue claire...



______________________________

J'ai beaucoup réfléchi à cet épisode
insolite. La fourmi n'avait aucune
raison de se charger de la lentille,
car ce n'était pas de la nourriture.
Alors pourquoi l'a-t-elle fait ? Au nom
de quoi ? Pourquoi a-t-elle pris cette
charge inutile ?

Parfois, dans les moments difficiles,
nous devrions réagir comme cette fourmi
et nous dire : quelqu'un veut que je
porte cette charge. Elle est lourde,
elle semble inutile... Mais peut être que
mon geste a un sens caché, qu'il vise
un but, un dessein que je ne comprends
pas.

"Il faut, dans la vie, faire la part
du hasard. Le hasard, en définitive,
c'est Dieu."
Anatole France

JAYSHREE (Jignasa) said...

La chambre de madame Charbun:

Madame Charbun, 92 ans, avait encore
toute sa tête. Ce matin là, elle
s'était levé à 7h pile et s'était
maquillée avec application. Elle avait
mis ses plus beaux habits car c'était
pour elle un grand jour : elle partait
en maison de retraite. L'homme qui
avait partagé sa vie pendant 70 ans
était mort récemment et elle ne pouvait
rester seule.

Elle attendit patiemment plus d'une
heure dans la salle d'attente de
l'établissement. Quand on vint la
chercher pour l'avertir que sa chambre
était prête, elle sourit très
doucement. L'infirmier qui l'emmenait
dans l'ascenseur lui donna une
description détaillée de ses
appartements : la couleur des murs,
celle des draps, des rideaux et la vue
qu'on y avait sur la baie.

- Je trouve cet appartement de très
bon goût et fonctionnel. J'y serai à
l'aise. C'est parfait. lança madame
Charbun avec enthousiasme.

- Mais, Madame, vous n'avez encore
rien vu. Attendez que nous arrivions à
votre chambre, tempéra l'infirmier.

- Cela n'a rien à voir, répondit la
vieille dame. Le bonheur est quelque
chose que l'on décide à l'avance. Le
fait que mon appartement me plaise ou
non n'a aucun rapport avec la taille de
la chambre, la couleur des murs, des
draps ou des rideaux. C'est moi qui
décide si cet espace me plaît ou non.
Et je veux qu'il me plaise."

______________________


En effet, même si cela n'est pas
toujours facile, le meilleur moyen
d'être heureux est de décider de l'être!
Surtout quand on atteint un certain
âge, qu'on se retrouve de plus en plus
seul et que l'on ne peut plus compter
sur son corps comme autrefois.

La vieillesse est comme un compte
bancaire : on y a déposé des souvenirs
heureux, des pensées positives, tout au
long de sa vie. Avec le temps, ils ont
fructifié. Avec l'âge, il est temps de
retirer ce pactole...

Déposez dès maintenant une grande
quantité de bonheur sur votre compte
bancaire !

"La jeunesse est le temps d'étudier
la sagesse, la vieillesse est le temps
de la pratiquer."
Jean-Jacques Rousseau

JAYSHREE (Jignasa) said...

Une rose rêvait de la compagnie des
abeilles, mais aucune n'osait se poser
sur ses pétales.
La pauvre fleur restait ouverte toute
la journée, sans succès.

Durant ses longues nuits, elle
imaginait un ciel rempli d'abeilles qui
s'approchaient affectueusement de son
coeur pour venir la butiner.

De tels songes lui permettaient de
résister à sa solitude le jour suivant,
quand elle recommençait à s'ouvrir à la
lumière du soleil.

Une nuit, la Lune, face à tant de
solitude, se pencha sur la rose et lui
demanda :


- Rose, n'es-tu pas fatiguée
d'attendre ?

- Si, mais je dois continuer à
lutter.

- Pourquoi ?

- Parce que si je ne m'ouvre pas, je
me fane.

_____________________________

La tentation est grande, quand on est
seul et qu'on éprouve des difficultés à
attirer le regard des autres, de
baisser les bras, de nous renfermer sur
nous-mêmes, de nous cloîtrer pour ne
plus subir d'échecs. Rêver une
relation, ce n'est pas la solution. Il
faut agir !

Au coeur de la solitude, la forme
unique de résistance c'est : rester
ouvert !

Donnez des signes de cette ouverture,
forcez-vous à sortir, à faire partie
d'un groupe, intéressez-vous aux autres
et vous finirez par attirer vers vous
celui ou celle que vous cherchez.

"Lorsqu'une porte se ferme, il y en a
une qui s'ouvre. Malheureusement, nous
perdons tellement de temps à contempler
la porte fermée, que nous ne voyons pas
celle qui vient de s'ouvrir."
Alexander Graham Bell